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Entrevue avec Shanie Roy, survivante et militante contre l'industrie du sexe, à l'occasion d'une manifestation contre le tourisme sexuel

dans le contexte du Grand Prix de Montréal, «un trop Grand Prix pour les femmes» !

by Christian d'En Profondeur (CKUT)

Entrevue avec Shanie Roy, survivante et militante contre l'industrie du sexe, à l'occasion d'une manifestation contre le tourisme sexuel

Manifestation contre le tourisme sexuel, en solidarité avec les femmes dans l'industrie du sexe dans le contexte du Grand Prix de Montréal, un trop Grand Prix pour les femmes !

Samedi 11 juin 2016 16h

https://www.facebook.com/events/1546273815675474/

Pour plus d'information concernant le CAFES :
https://www.facebook.com/lecafes/?fref=ts

Pour plus d'information concernant la CLES :
http://www.lacles.org/

Discours récent de Shanie Roy :

«Là fois où j'étais assise à côté de Lise Thériault!
Voici mon discours tout de même critique» :
«Je me nomme Shanie Roy, j’ai été dans l’industrie du sexe de 15 à 19 ans. À présent, je suis travailleuse communautaire.
Je représente aujourd’hui la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle, la CLES. Nous sommes un organisme féministe qui vient en aide aux femmes ayant un vécu en lien avec l’industrie du sexe et qui milite pour l’abolition de la prostitution.
Depuis, plusieurs années nous sensibilisons la population aux effets néfastes du Grand Prix de Montréal sur les femmes. C'est pourquoi, nous nous sommes jointes à cette campagne. Cette année, la CLES organise une manifestation contre le tourisme sexuel le 11 juin 16h au square Phillips dans le centre-ville de Montréal.
Le Grand prix c’est de nombreux bars de danseuses qui imposent aux femmes d’être présentes 12 heures par jour pour quatre journées consécutives et qui double le nombre de danseuses.
Julie, une ex-danseuse : « On parle de gars lâchés lousses loin de leur pays et de leur femme. Le client du Grand Prix, ce n'est pas le p'tit monsieur. Ils veulent beaucoup plus... ».
Le Grand prix c’est beaucoup agences d'escortes qui modifient leur prix afin de se faire plus de profit et qui incitent fortement les femmes-prostituées à accroitre leur présence tout au long de l'évènement.
Tania : « J’ai été escorte durant le Grand Prix de 2008, l’été de mes 16 ans… je devais faire semblant d’être la petite amie d’hommes ayant le double, le triple même le quadruple de mon âge, puis qui voulaient rien d’autre que de m’exploiter sexuellement le plus possible et à moindre coûts. »
Le Grand prix c’est des agences de voyages offrant des forfaits incluant l’hotel, les billets pour la Formule 1, l’entrée sans file d’attente dans les bars de danseuses et de nombreux extras allant d’activités spéciales avec des danseuses au spectacle privé avec 1, 2 ou 4 escortes.
Le Grand Prix c’est aussi des hommes qui harcèlent et abusent les femmes engagées dans les évènements promotionnels du Grand Prix.
Les retombées économiques de cet événement sont considérables pour certains milieux. Cependant, les quelques organismes communautaires qui viennent en aide aux personnes ayant un vécu en lien avec l’exploitation sexuelle doivent faire face aux conséquences du Grand Prix avec des maigres moyens.
Pour nous, le système prostitutionnel existe à cause du sexisme, du racisme, du colonialisme et de la pauvreté. Chaque jour, au Canada et au Québec, des dizaines de milliers de femmes et de filles sont contraintes à la prostitution par les inégalités qu’elles subissent.
Ainsi, il est essentiel que les gouvernements fédéral et provincial, puis les municipalités s’engagent dans le développement de programmes d’aide reflétant les besoins et aspiration des femmes ayant un vécu en lien avec la prostitution.
Il est aussi primordial de mettre en place des réelles alternatives à la prostitution. Il faut des politiques sociales qui aident ces femmes comme la construction de logements sociaux, l’augmentation du salaire minimum et l’amélioration des conditions de travail, une véritable lutte à la pauvreté plutôt qu’une lutte contre les pauvres, le maintien des services de garderies et leur bonification, etc.
Pour les adolescentes et les femmes, il est facile d’entrer dans l’industrie du sexe, particulièrement lorsque le recrutement se fait pressant et que la demande augmente comme lors du Grand Prix. On nous vend des idées « d’argent facile », de « choix émancipant » et de « conditions agréables ». Mais la réalité est toute autre.
C’est également la raison pour laquelle nous sommes actives dans la prévention auprès des jeunes afin de prévenir leur entrée dans la prostitution et leur participation à l’industrie du sexe. Suite aux scandales du recrutement d’adolescentes en février dernier, j’ai sensibilisé près de 300 jeunes et professionnel-le-s travaillant auprès des jeunes. Les besoins de formation et de sensibilisation sur le sujet sont criants surtout dans un contexte de banalisation de la prostitution.
La CLES souhaite faire une campagne de prévention dans les cégeps et les universités, car le phénomène de la prostitution-étudiante est bien réelle au Québec. En effet, la hausse constante des frais scolarité et du coût de la vie pousse davantage de femmes aux études dans l’industrie du sexe.
Avant de conclure, nous aimerions profiter de l’occasion pour souligner que les femmes et les filles exploitées sexuellement dans la prostitution peuvent encore être criminalisées si elles se trouvent près d’un terrain d'école, un terrain de jeu ou une garderie. Nous dénonçons cette situation et refusons toute forme de brutalité policière envers les femmes dans la prostitution.
Afin de revendiquer un monde sans prostitution, nous invitons chaleureusement la population à participer en grand nombre à la manifestation! »

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Tags: #CKUT
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bar baz

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