Ces images relatent les événements survenus à la mi-octobre 2012 sur la Côte-Nord, dans la communauté de Ushat mak Mani-Utenam. Devant des préoccupations grandissantes sur la façon dont les projets de développement minier et hydro-électrique sont imposés dans la région, des militantEs InnuEs de Ushat et de Maliotenam organisèrent un « deuxième » blocus sur la 138, à la hauteur de Maliotenam. Au début du mois de mars de la même année, un « premier » blocus avait été réalisé en
La destruction accélérée de territoires ancestraux par des projets discutés lors de « consultations » (entre le gouvernement et les conseils de bande) et donnant naissance à des ententes (entre les entreprises et les conseils de bande) souvent signées à huis-clos, génère la nécessité d'actions concrètes. Par leur voix, les militantEs rappellent au nouveau gouvernement -- et à sa société d'État -- que le Peuple n'oublie pas la façon dont les « consultations » auprès des premières nations sont réellement menées. Notons, par ailleurs, qu'au moment où le blocus se réalisait, Madame Marois, qui avait maintes fois critiqué le « Plan Nord » de Charest, était partie en France pour y rassurer des dirigeants d'entreprises --minières et autres— qui craignaient déjà pour leur investissements dans le Plan d'ouverture des marchés des ressources du « Nord québécois ».
Les Innus, utilisateurs du territoire depuis toujours, n'en sont pas à leur premier « Plan Nord ». Le Nitassinan est pillé depuis la colonisation, et si les méthodes ont changées, le non-respect des droits ancestraux --désormais supposément reconnus par le système judiciaire canadien— perdure. Aujourd'hui, une fois de plus, plusieurs se lèvent et appellent à la protection de la Terre-Mère et des prochaines générations qui y vivront. Ils et Elles demandent le respect et la solidarité entre les peuples.
Ce blocus aura laissé des effets considérables dans la communauté et dans la province. Une semaine après son démantèlement, des jeunes de Uashat mak Mani-Utenam érigeaient le « troisième » blocus 138 de l'année 2012, à l'intention des véhicules se dirigeant au chantier de la Romaine. Le cumul de ces pressions populaires aura entre autres poussé le conseil de bande à adopter une résolution prévoyant l'arrêt des discussions avec les entreprises du sud, et forcé les élus à s'engager à refuser tous les projets de développement à propos desquels les membres de la communauté n'auraient pas été consultés. Reste à voir si ces mesures seront réellement respectées, et si elles sont suffisantes.
En attendant, la résistance se sera solidifiée dans la communauté, ouverte aux autres nations, et étendue entre les opposants aux politiques colonialistes et capitalistes des élites économiques et politiques.
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