Lors de la manifestation qui a eu lieu jeudi le 30 mars, plus ou moins trois mille étudiants sont descendus dans la rue pour revendiquer un gel de l’augmentation graduelle de la hausse des frais de scolarité, ainsi qu’une éventuelle gratuité scolaire. Sur une échelle plus large, il s’agit d’une de plusieurs démonstrations publiques qui ont eu lieu ces derniers temps afin de s’opposer aux larges coupures dans l’ensemble des services publics.
Mes confrères étudiants ont déclaré que pour la majorité de l’événement, tout s’est déroulé dans l’ordre. On parle de quelques minutes de désordre surexposées dans une action qui a duré cinq heures et qui dans son ensemble, était plutôt réussie. Samuel Marchand, étudiant de l’Université de Montréal témoigne que les manifestants s’étant joints dans la marche étaient sincères dans leurs motivations de revendiquer l'abolition de la hausse des frais de scolarité.
C’était l’expression réelle de citoyens informés qui se réunissent pour signifier leur mécontentement face aux décisions du gouvernement. Ce qui est déplorable, c’est l’image que les médias ont créé de cette manifestation. En mettant l’emphase sur les courts moments où il y a eu des problèmes et le laisser-aller de quelques-uns, ils ont brouillé la véritable signification de cette marche, qui était l’expression de citoyens responsables, s’unissant pour tenter de créer un monde à leur image.
La démonstration publique compte parmi un des principaux moyens d’un peuple de pouvoir exercer l’influence sur la gouvernance de son pays. Si les médias tournent ce moyen au ridicule, qu’adviendra-t-il de la lutte sociale, du changement et des droits du citoyen? Les médias publics ont un pouvoir qu’ils doivent utiliser avec précaution.