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Lettre conjointe : Dénonciation publique en lien avec la disparition forcée et l’assassinat de Carlos Alberto Pedraza Salcedo

by Projet Accompagnement Solidarité Colombie

Lettre conjointe : Dénonciation publique en lien avec la disparition forcée et l’assassinat de Carlos Alberto Pedraza Salcedo

Lettre conjointe : Dénonciation publique en lien avec la disparition forcée et l’assassinat de Carlos Alberto Pedraza Salcedo

Les organisations signataires tiennent à vous partager leur profonde préoccupation suite à la disparition forcée et l'assassinat de CARLOS ALBERTO PEDRAZA SALCEDO, enseignant et militant communautaire de Bogota, membre de l'organisation sociale du Congrès des peuples et du Mouvement des victimes de crimes d'État, le 21 janvier dernier.

Le 19 janvier dernier, CARLOS ALBERTO PEDRAZA se déplaçait de son domicile dans un quartier du sud de Bogota, vers une réunion de la coopérative agricole dans le centre de Bogota. Son corps a été retrouvé deux jours plus tard, à 60km de la ville, dans une zone d'influence paramilitaire, où il n'avait jamais été auparavant et où il n’avait aucune raison de se trouver.

Le rapport d’autopsie, sorti le 26 janvier, nous apprend que Carlos est décédé suite à un impact de balle dans la nuque de l’arrière vers l’avant. Le directeur de l’Institut de médecine légale et de sciences judiciaires, Carlos Eduardo Valdes, a déclaré qu’il s’agit d’une « mort violente liée à une lésion au crâne provoquée par des coups de feu […] provenant d’une arme à basse vitesse ». Le médecin légiste se servira de diverses analyses chimiques pour établir à quelle distance se trouvait le tireur, résultat qui, on l’espère, servira aux fins de l’enquête concernant cet assassinat.

CARLOS PEDRAZA participait activement aux mouvements sociaux, dont les grèves de 2013 et 2014 qui ont donné lieu à une mobilisation pour s'opposer aux impacts des accords de libre-échange sur leur économie. Ces mouvements ont engendré l'ouverture d'une table de négociation entre le gouvernement et le « sommet » (regroupement des organisations participantes incluant le Congrès des peuples). Sa mort rappelle que les groupes d'ordre paramilitaire sont encore actifs sur le territoire colombien, attaquant les mouvements de contestation et de dénonciation.

Depuis le mois décembre 2014, plusieurs membres du Congrès des peuples proches de Mr PEDRAZA ont reçu des menaces à de multiples reprises provenant de groupes paramilitaires. Une lettre officielle avait d'ailleurs été envoyée au gouvernement le 17 janvier dernier par la commission de droits humains du Congrès des peuples pour demander que des garanties de sécurité soient assurées pour les membres des organisations sociales et communautaires.

Le gouvernement colombien n'a offert aucune réponse face aux demandes d’actions de protection reliées aux menaces. De plus, aucune communication publique n'a été faite depuis l'annonce de la disparition forcée et de l'assassinat de Mr PEDRAZA, laissant craindre que ces crimes soient oubliés, en toute impunité.

Comment expliquer le silence de l'État colombien alors que cet assassinat vient déstabiliser le processus de paix ? Selon des représentants des FARC en visite à La Havane, cet assassinat prouverait que les organisations civiles n'ont toujours pas de garantie pour l'exercice de leurs droits, ce qui rend impossible de penser un retour à la vie civile pour les ex-combattants lors d'une éventuelle démobilisation.

Il est de la plus grande importance que le gouvernement colombien garantisse des procédures policière et judiciaire efficaces et transparentes, mettant fin à l'impunité et offrant un message clair que les crimes contre le mouvement social ne seront plus tolérés en Colombie.

Devant cette situation, nous demandons à l’ambassade canadienne d'effectuer les démarches nécessaires afin de s’assurer que l’enquête permette que lumière soit faite sur les faits entourant la disparition forcée et l’assassinat de CARLOS ALBERTO PEDRAZA SALCEDO.

Dans le cadre des accords intervenus entre le Canada et la Colombie, notamment l’Accord de libre-échange, le gouvernement canadien s'est engagé à produire un rapport annuel d’évaluation de l'impact de l’ALECCO sur les droits de la personne. Nous demandons que ce cas fasse partie des cas étudiés dans ce rapport.

SIGNATURES
Gerardo Aiquel, Responsable pour l’Amérique Latine à L’Entraide Missionnaire
Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ)
Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL)
Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Daniel Roy, directeur québécois du Syndicat des Métallos
Denise Gagnon, présidente du Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
Steve Mc Kay, Président du Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Sherbrooke
Groupe de recherche et d'intérêt public de l'UQAM (GRIP-UQAM)
Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC)

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Topics: Solidarity

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