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Affaire Anas Bennis: plainte contre la coroner suite à l’enquête publique

La Coalition Justice pour Anas dénonce l’absence d’objectivité de l’enquête du coroner sur la mort d’Anas Bennis.

by La Coalition Justice pour Anas


Montréal, le 7 novembre 2011-- La Coalition Justice pour Anas a déposé une plainte contre la coroner Catherine Rudel-Tessier, dénonçant son manquement à sept éléments du code de déontologie des coroners, notamment son manque d’objectivité et sa négligence envers ce qui aurait du être son souci premier: la protection de la vie humaine.

Après plusieurs années de lutte contre les tentatives de la Fraternité des Policiers et Policières et de la Ville de Montréal d’annuler l’enquête du coroner ordonnée dans ce dossier, celle-ci a finalement eu lieu en avril 2011, afin de déterminer les causes et circonstances ayant mené à la mort d’Anas Bennis. Toutefois, cette enquête n’a été que le théâtre d’une mascarade qui a nui à la confiance du public dans l’institution du Bureau du coroner.

En effet, la coroner Rudel-Tessier a manqué à son devoir d’objectivité et d’indépendance en refusant de suspendre l’enquête jusqu’à ce que la famille Bennis puisse y participer pleinement, avec une représentation légale, au même titre que les policiers impliqués et la Ville de Montréal. Cette décision est d’autant plus choquante que le juge Robert Sansfaçon avait précédemment refusé de procéder à l’enquête sur la mort de Fredy Villanueva tant que les autres victimes ne bénéficieraient pas du paiement de leurs frais judiciaires, citant son devoir d’assurer l’équité et la crédibilité de l’enquête.

De plus, la coroner Rudel-Tessier a affirmé ne pas vouloir remettre en question l’enquête policière menée par le SPVQ sur la mort d’Anas, et a donc accepté comme faits empiriques les conclusions de cette dernière.

Cette prémisse apparait troublante dans un contexte où les enquêtes menées par un corps policier sur un autre corps policier ont été maintes fois critiquées pour leur manque d’indépendance et d’impartialité, notamment par la protectrice du citoyen du Québec et par la campagne mise en branle récemment par la Ligue des Droits et Libertés pour modifier la politique ministérielle qui s'applique dans le cas d'un décès ou blessure sévère causés par un service de police au Québec.

Plusieurs interrogations soulevées lors de l’enquête du SPVQ restent entières, notamment celles entourant le couteau qu’Anas aurait utilisé contre l’agent Bernier. Celui-ci, mentionné par un seul témoin civil, seulement lors de sa seconde déclaration, n’a jamais fait l’objet d’une expertise médico-légale.

Au-delà des questions liées aux spécificités du dossier, c’est aussi d’importants enjeux de transparence qui ont été méprisés par cette enquête du coroner: par exemple, pourquoi le SPVM a-t-il interrogé au moins un témoin civil clé après l’évènement alors que l’enquête devait être attribuée au SPVQ? Est-ce que les policiers impliqués ont été isolés pour soumettre leurs déclarations de manière indépendante? Pourquoi la déclaration signée de l’agent Bernier était datée du 6 février 2006, soit plus que deux mois après l’évènement? Pourquoi les blessures de ce dernier n’ont été photographiées que le 16 février 2006? Pourquoi les antécédents des policiers impliqués n’ont pas été abordés, comme le fait que l’agent Jonathan Roy a été sanctionné en déontologie policière dans un cas de brutalité policière impliquant un homme noir à Côte-des-Neiges?

«Ultimement, l’observation fondamentale qui ressort de cette enquête est qu’au Québec, il existe un système de deux poids deux mesures, où les policiers, qui bénéficient au départ de pouvoirs considérables, dont celui de l’usage de la force et de tuer un citoyen, bénéficient aussi d’un traitement privilégié lorsqu’ils font l’objet d’une enquête. C’est ce qu’on appelle l’impunité. » a affirmé Samir Shaheen-Hussain de la Coalition Justice pour Anas.

Anas Bennis a été tué de deux balles tirées par l’agent Yannick Bernier le 1er décembre 2005 alors qu’il revenait de sa prière du matin, à proximité du coin de Kent et Côte-des-Neiges. Il avait 25 ans.

Contact: Samir Shaheen-Hussain, 514 830 3623, justicepouranas@gmail.com

Source: Coalition Justice pour Anas, www.justicepouranas.org

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FOR IMMEDIATE RELEASE

 

The Anas Bennis Case: complaint filed against coroner following public inquiry

The Justice for Anas Coalition denounces the lack of objectivity of the coroner’s inquiry into the death of Anas Bennis.

Montreal, November 7th, 2011—The Justice for Anas Coalition has filed a complaint against coroner Catherine Rudel-Tessier highlighting her infringement of seven articles of the Code of Ethics for Coroners, most notably through her lack of objectivity and failure to prioritize what should have been the main focus of her investigation: the protection of human life.

The coroner’s inquiry to determine the causes and circumstances of Anas Bennis’ death was finally held in April, 2011, following a protracted struggle against the combined efforts of the Montreal Police Brotherhood and the City of Montreal to quash it. Unfortunately, the inquiry held was nothing more than a masquerade that served only to discredit the Coroner’s office in the eyes of the public.

Coroner Rudel-Tessier compromised her objectivity and independence by refusing to suspend proceedings until the Bennis family would be able to participate fully in the inquiry by benefitting from the same access to legal counsel as the City of Montreal and the police officers involved. Her decision was all the more disturbing following the precedent set by Judge Robert Sansfaçon, in the public inquiry into the death of Fredy Villanueva, when he refused to proceed until all victims of the incident had their legal fees covered, citing his duty to maintain the fairness and credibility of the inquiry.

Moreover, Coroner Rudel-Tessier intentionally did not question the police investigation into Anas’ death that was carried out by the SPVQ, therefore accepting their findings as empirical evidence. Such a premise is problematic in the current context in which the practice of police investigating police has time and again been called into question for its lack of independence and impartiality, most notably by the Quebec Ombudsperson and through the Ligue des Droits et Libertés’ recent campaign to change government policy pertaining to the investigation of death or injury resulting from police actions in Québec.

Many questions raised by the SPVQ’s investigation remain unanswered, including those about the knife said to have been used by Anas against SPVM officer Bernier. The knife, mentioned by only one civilian witness, and only in his second statement to police, never underwent any form of forensic testing.

Aside for specific questions pertaining to the details of this case remaining unanswered, this inquiry also failed to address serious concerns about transparency: did the SPVM interview at least one key civilian witness following the incident, despite the case having been turned over to the SPVQ? Were the officers involved isolated and their statements taken separately? Why was Officer Bernier’s statement dated February 6th, 2006, more than two months after the incident? Why were his injuries only photographed on February 16th, 2006? Why were the histories of the officers involved never addressed, such as the fact that Jonathan Roy received a suspension by the Police Ethics Commission in relation to a case involving racial profiling against a black man in Côte-des-Neiges?

“Ultimately, the fundamental conclusion we can draw from the way this inquiry was carried out is that, in Quebec, there is a double standard when it comes to the use of violence: police, who already have a great deal of power, including the power to use force against or even kill a citizen, benefit from preferential treatment when they are the focus of an investigation. A term to describe this is impunity,” says Samir Shaheen-Hussain from the Justice for Anas Coalition.

Mohammed Anas Bennis was killed by Officer Yannick Bernier on December 1st, 2005 when returning from morning prayer, near the Kent and Côte-des-Neiges intersection. He was 25 years old.

Contact: Samir Shaheen-Hussain, 514 830 3623, justicepouranas@gmail.com

Source: Justice for Anas Coalition, www.justicepouranas.org

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