Coop média de Montréal
Journalisme indépendant
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Tract sur la solidarité minimale en manif, distribué le 30 avril
« Nous faisons la loi dans la rue »
Y’a des limites à faire dur!
Un évènement grave est survenu dans la manif nocturne du
vendredi 27 avril. Trente-cinq personnes ont été arrêtées parce
qu’elles avaient prétendument brisé des vitrines. Ces arrestations
se sont faites avec le consentement (et le bonheur) des
manifestant.es pacifistes autour dont certain.es sont même allé.es
jusqu’à livrer des casseurs à la police. Nous avons manifestement
touché le fond du baril d’un pacifisme borné et nocif.
Ce type de collaboration avec les forces policières nous est
incompréhensible. Comment est-il possible pour un.e
manifestant.e de se concevoir politiquement plus près du SPVM
que d’un.e camarade de manifestation? Pas besoin de casser des
vitrines soi-même ou même d’être en accord avec ces actions
pour ressentir une solidarité minimale avec ces gens. Dans une
manif, il n’y a que deux bords : les manifestant.es et la police,
bras armé de l’État contre lequel nous sommes en lutte ouverte
depuis 11 semaines. Depuis quand les flics sont nos amis?
On est en grève contre le gouvernement, pas contre TVA. Si
lesdits casseurs sont si minoritaires, alors on devrait bien plus
s’indigner contre les médias qui capotent sur les vitres cassées
que contre les quelques personnes qui les brisent effectivement.
Inclure les médias de masse dans la stratégie c’est penser que
Péladeau et Desmarais sont de notre bord. Or, ce n’est pas le
cas.
Nous aimons l’énergie agressive d’une manifestation de colère parce
qu’elle ouvre des possibilités excitantes et extraordinaires. Nous ne
brisons pas de vitrines et nous sommes en total accord avec le bris
des vitrines de banques, de succursales de multinationales de merde,
de bureaux de l’armée, pour ne nommer que ceux-là. Les casseurs
font des frappes chirurgicales dans la ville, leur vandalisme est
précis. Péladeau et Desmarais ne suggéreront jamais qu'il y a une
réflexion derrière la casse, qu'elle peut avoir un sens. Aussi, nous ne
le dirons jamais assez, les casseurs s'en prennent à des objets.
La violence physique de certain.es pacifistes nous choquera toujours.
Il y a des feux d'artifice dans les manifestations. Quelle ne fut pas notre surprise
d'entendre beaucoup de gens huer ce symbole de festivité sous prétexte de soumission aux règlements municipaux invoqués d'on ne sait où pour rendre les manifs illégales. Il y a suffisamment de flics autour de nous, pas besoin de s'en rajouter dans la tête et dans le
mouvement.
On ne te demande pas d’être d’accord, on t’exige de ne pas les
frapper, ni de les livrer à la police.
Nous sommes tous.tes des casseurs
Illégal.e comme toujours
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