<i>La Maison Norman Bethune vous invite au lancement d’une nouvelle brochure qui présente une série de textes publiés sur une période de cinq ans, de 1988 à 1993, à propos de la crise ayant mené à la disparition de l’Union des républiques socialistes soviétiques. Ces textes ont d’abord été publiés dans les pages du journal </i>Socialisme Maintenant!<i>, organe du groupe Action socialiste. Un camarade présentera un survol des points de vue alors défendus par ce groupe marxiste-léniniste.

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Présentation

Très souvent, les gens qui ne savent pas ce qu’il en est du socialisme nous reviennent avec cette idée que cela a disparu avec la chute de l’Union des républiques socialistes soviétiques au début des années 1990. En fait, on peut se demander si c’était effectivement du socialisme en URSS. N’était-ce pas plutôt une forme de capitalisme d’État et que c’est plutôt de l’échec d’une forme de capitalisme dont on devrait parler?

Le pouvoir d’État n’était plus vraiment dans les mains des ouvrières et ouvriers qui avaient renversé le pouvoir du tsar en 1917. Compte tenu de différents événements dans l’histoire de l’URSS, une bourgeoisie d’État en était venue à gérer le pays, expropriant le pouvoir des masses ouvrières.

À la fin des années 1980 et au début des années 1990, le groupe Action socialiste, une organisation qui se définissait comme marxiste-léniniste mais qui a évolué vers le maoïsme, publiait le journal Socialisme Maintenant! et nous avait livré des articles fort intéressants sur la crise qui se déroulait dans ce pays.

Est-ce que Gorbatchev avec sa perestroïka et sa glasnost a travaillé sérieusement à moderniser le socialisme? Manifestement, aux résultats, il n’a pas réussi. L’URSS était traversée d’une série de contractions entre différents secteurs de la bourgeoisie d’État et souvent ces contractions trouvaient une extension entre des conflits entre nationalités.

Une fraction très importante de cette bourgeoisie d’État qui avant les années 1990 se disait «communiste» s’est retrouvée à faire les louanges du capitalisme libéral en prônant de multiples privatisations. Avec de tels «communistes», on comprend qu’aucun socialisme ne pouvait fonctionner en URSS.

Le prolétariat soviétique savait que le système en place n’avait rien de socialiste. Il n’était pas intéressé à appuyer l’une ou l’autre des fractions de la bourgeoisie d’État. Par contre, il n’a pas été en mesure de jouer un rôle politique indépendant, compte tenu que le discours idéologique officiel faits de mensonges et de raisonnements fallacieux l’avait désarmé. La bourgeoisie d’État empêchait l’émergence d’un authentique discours révolutionnaire.

Les «réformes» ont permis à une fraction importante de l’ancienne bourgeoisie d’État de conserver son pouvoir, voire l’étendre. Les bobards sur le fait que ces réformes ont amené plus de démocratie sont démentis par la réalité. On dit que Poutine est un autocrate, mais on dit aussi qu’il n’est pas comme Staline. La réalité, c’est que Poutine utilise son autocratie pour protéger les droits des bourgeois à la défaveur du prolétariat. Sous Lénine et Staline, le prolétariat avait des droits et a fait d’importantes conquêtes aux dépens de la bourgeoisie.

Ce qui s’est passé en URSS a été certes une défaite pour le prolétariat, mais cela ne signifie pas qu’il est condamné à jouer éternellement un rôle de subordonné envers la bourgeoisie. Si le prolétariat n’est pas armé idéologiquement et politiquement et cela même sous le socialisme, les éléments bourgeois comme les directeurs d’usine, les fonctionnaires d’État, les dirigeants des banques, etc. vont tout faire pour reprendre leur pouvoir et ensuite le consolider dans leurs mains. Le prolétariat doit apprendre de cette expérience, non pas pour se complaire dans le défaitisme et le repli dans le cocooning, mais plutôt pour affronter l’avenir avec réalisme et détermination. Renverser politiquement la bourgeoisie c’est possible et ensuite construire un vrai pouvoir prolétarien qui abolit toutes les injustices induites par les forces du marché et de l’argent l’est aussi.