Sans surprise, on constate qu'une nouvelle échéance électorale s'annonce. Voilà une stratégie d'envergure de l'État pour récupérer la grève, parce qu’elle pourrait devenir de plus en plus féroce, voire révolutionnaire! On fait croire habilement à l'électorat que c'est lui qui choisira l'issue de la crise. C'est bien le moment pour les politicien.ne.s de ressortir leurs grands discours, de s'annoncer comme les sauveur-gestionnaires de la crise et de gagner du capital politique. Ceux et celles-là prétendent représenter les aspirations des gens en les dictant.
Soyons sincères : aucun politicien ne pourra jamais rendre même le centième de la liberté et de la solidarité vécues durant un mouvement de grève. Les compagnon.nes commencent à peine à se reconnaître, à partager la complicité qui leur permet enfin de se rencontrer et de se questionner pour devenir maîtres de leurs vies propres. Plusieurs camarades, refusant de se soumettre, ont choisi un destin qui ne s'accorde pas avec les désirs de richesse, de domination et de contrôle des ennemi.es. Comme d'habitude, les politicien lancent des messages insécurisants et ils sèment le doute quant à la capacité des rêveurs à produire leur existences autrement, ou quant à l'habileté à créer d'autres formes d'éducation qui ne passeraient pas par l'État, par exemple.
Retourner en classe n'a tout de même aucun sens. Arrêter de produire ou saboter la circulation du capital et des marchandises, simplement parce qu'on n'y croit plus, répond d'un désir partagé de réappropriation des espaces et des modes de vie. On veut plus de liberté, plus de rencontres, plus de combats contre les flics, et cela même si ce n'est que dans le but de mettre en jeu, d'évaluer et d'améliorer les forces et potentiels révolutionnaires. La solidarité dans l'action se construit par l'expérience.
Alors que leurs lois fascistes illégallisent la grève et que les syndicats sont vendus, rien ne doit empêcher les complices de se retrouver afin que ceux et celles-ci s'organisent en transformant leur quotidien et en mettant la main à la pâte : les travailleur.euses, les étudiant.e.s, les BS, les mères, les enfants et tous les autres qui sont à boute. Issues de la popularisation du mouvement de grève et de l'élargissement de la contestation dans la rue contre la loi et l'ordre, les assemblées populaires autonomes s'organisent maintenant dans les quartiers. Celles-ci pourraient se répandre dans les milieux de travail et dans les écoles afin de repousser les limites légales, institutionnelles, autoritaires, médiatiques et associatives qui sont imposées partout. Lorsque la grève devient illégale, la grève sauvage, autonome et hors la loi s'organise!
Aucune élection ne pourra jamais nous donner la liberté. C'est à ceux et celles qui la veulent d'aller la prendre. Les urnes sont de ces dispositifs qui font croire aux gens qu'ils ont un pouvoir de décision en ce monde. Il y a celles et ceux parmi nous qui sont d'avis qu'il faut les brûler parce qu'elles sont aliénantes, reprendre les rues, occuper les espaces, bloquer les écoles et continuer la grève par tous les moyens, se réappropriant nos vies, nos corps et notre dignité.
Grève Sauvage et révolution.
LE PAVÉ Montréal, août 2012
Journal mural affiché dans toute la ville. Il s’agit d’une critique de la récupération électorale de la lutte en cours. Pour plus d’infos: contreleselections.wordpress.com
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