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Solidarité autochtone et résistance

Blog posts reflect the views of their authors.

Traduction d'un texte tiré de la section solidarity projects/projets de solidarité du site
unsettlingamerica.wordpress.com

Un mouvement révolutionnaire qui ne sent pas concerné par la réalité des
premiers/premières habitantEs de cette terre est un mouvement qui est
condamné à sa perte. Nous croyons qu’une des raisons qui ont fait que les
mouvements révolutionnaires du passé ont échoué dans leurs tentatives de
créer une société libre et égalitaire est qu’ils n’ont pas su adresser
adéquatement les questions relatives aux droits des indigènes à la
sécession, à la souveraineté ainsi qu’à l’auto-détermination.

Ces mouvements qui ne tentent pas de créer des relations égalitaires avec
les communautés indigènes et de les assister dans leurs luttes pour
l’autonomie n’obtiendront jamais leur support. En réalité, si un supposé
mouvement révolutionnaire n’adresse pas les questions relatives à la
décolonisation, cela ne mènera qu’à la marginalisation des peuples
indigènes et les feront se poser en ennemis.

Les mouvements communistes d’État ont été génocidaires dans leurs
pratiques envers les peuples indigènes. Ces mouvements ont vu ces peuples
indigènes comme étant des artefacts « pré-capitalistes » qui bloquent la
voie de l’évolution socialiste et du progrès industriel. Les conditions
auxquelles ont fait face les peuples indigènes dans les États «révolutionnaires »
« communistes » et les proto-États en Russie, en Chine, au Vietnam, au Nicaragua,
au Pérou, en Colombie et ailleurs, différaient très peu des conditions d’oppression
auxquelles ces peuples font face dans
les États capitalistes.

Le mouvement anarchiste ne partage pas cette dégeulasse histoire
d’asservissement des peuples indigènes, mais les anarchistes ont largement
échoué à prendre en considération la réalité des peuples indigènes en
général. C’est vraiment malheureux parce que le mouvement anarchiste peut
tout naturellement trouver des alliéEs dans le mouvement indigène pour la
souveraineté.

Plusieurs anarchistes considèrent les autochtones comme étant des
«nationalistes » et, en ce sens, comme étant impertinentEs. C’est
extrêmement erroné parce que cela prend pour acquis que toute culture
distincte qui s’oppose au pouvoir colonial est « nationaliste ». CertainEs
indigènes sont bien sûr « nationalistes » - mais généralement pas dans le
sens de l’État-Nation, mais plutôt dans le sens d’une culture distincte
avec des coutumes distinctes qui a le droit d’exister librement dans sa
propre biorégion. Les efforts des peuples autochtones pour affirmer leur
souveraineté sont tout à fait compatibles avec le désir anarchiste de
décentralisation.

Nos mouvements ont besoin de réaliser que les luttes des peuples
autochtones ont toujours été des luttes contre l’État, l’expansion
industrielle et l’exploitation corporative. Elles sont les seules
communautés qui ont maintenu une relation harmonieuse avec le monde
naturel. Elles ont et continuent de livrer des batailles fondamentales
contre le statu quo. Ces batailles ont souvent eu l’objectif de forcer les
corporations à se retirer des terres sacrées, rejetant  l’arbitraire
imposé par les lois et les ordonnances de l’État, ont mis fin aux
développements industriels qui mettaient en péril le bien-être des
humainEs et des animaux. Ces luttes sont totalement en cohérence avec
l’anarchisme et en cela nous avons trouvé le potentiel de puissantes
alliances entre les anarchistes sincères, les écologistes
radicales/radicaux et les peuples autochtones.

La solidarité anarchiste avec les peuples autochtones ne doit pas
ressembler, d’aucune façon et d’aucune forme, à la « solidarité »
«New-Age » de ceux et celles qui tentent de s’approprier la culture, les
appropriationnistes – ceux/celles dont l’idée de « solidarité » avec les
Autochtones consiste dans le vol de leurs traditions et leur exploitation
pour leurs gains personnels et leurs profits. Plutôt, la solidarité
anarchiste avec les Autochtones doit être véritable, concrète et, encore
plus important, égalitaire. Quand notre support est le bienvenu par
elles/eux, nous devrions l’accepter et les joindre sur les lignes de front
de la bataille contre la domination coloniale.


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616 words

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