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(Toronto) Le harcèlement et l’intimidation policière des résident-e-s de George Street s’intensifient.

La bataille autour de Seaton House et de la gentrification reprend de plus belle.

by Quelques résident-e-s de George Street


Le harcèlement et l’intimidation policière des résident-e-s de George Street s’intensifient.

La bataille autour de Seaton House et de la gentrification reprend de plus belle.

Par : quelques résident-e-s de George Street

Nous écrivons ce communiqué en tant que résident-e-s du 311 George Street, une maison collective située dans l’est du centre-ville de Toronto. Au fil des nombreuses dernières années où nous avons vécu ici, nous avons été témoins du harcèlement policier répandu à l’encontre de la population itinérante de l’endroit et nous avons eu un certain nombre d’altercations mineures avec des agents de police particulièrement détestables de la Division 51. Au courant du dernier mois (Ndt : juillet 2013), nous avons remarqué un niveau accru de surveillance et de tactiques d’intimidation policière nous visant, ainsi que d’autres habitant-e-s de la rue.

Nous croyons que cette intensification est liée aux efforts actuellement déployés afin de gentrifier le quartier, processus qui s’est accéléré avec l’approbation récente par le Conseil municipal du redéveloppement du refuge pour hommes Seaton House. Ce redéveloppement, de même que l’approbation provisoire d’un projet massif de condominiums au coin des rues George et Dundas, fait partie du vaste « Plan de revitalisation de George Street », promu à la fois par des conseillers municipaux supposément « progressistes » et par les spéculateurs immobiliers. George Street North est l’un des derniers obstacles à l’embourgeoisement complet d’une large section du district entourant Allan Gardens (Ndt : l’un des plus vieux parcs et lieu touristique de Toronto, abritant notamment une serre horticole).

Nous avons toujours considéré cette appellation de « redéveloppement » pour ce qu’elle recouvre en vérité : une combinaison de violence et d’usure qui vise à éroder notre quartier et à effacer ses habitant-e-s.

Petit matin, 4 août, George Street

Peu après 1h du matin, une de nos camarades a remarqué une grosse fourgonnette brune stationnée devant le refuge Seaton House. À l’intérieur, deux agents de police en uniforme et deux autres hommes, présumés être des agents en civil. Elle a vu la police attraper plusieurs personnes sur la rue et les pousser dans la fourgonnette. De tels actes sont malheureusement fréquents sur George Street, particulièrement en été. Il y a de nombreuses rafles et arrestations, souvent effectuées par des flics en civil qui se déplacent en voitures banalisées. 

Après être retourné à la maison, plusieurs de nos camarades ont remarqué une autopatrouille qui éclairait notre cour arrière avec un projecteur depuis la ruelle derrière la maison. Un tel événement n’étant pas si inhabituel, nous n’y avons pas prêté beaucoup d’attention. Après qu’un autre de nos camarades soit allé au magasin, une deuxième voiture de police s’est arrêtée devant notre maison. La rue était complètement vide, ce qui est impensable durant une nuit de fin de semaine l’été, et plusieurs autres autopatrouilles étaient postées autour de notre maison. Quelque chose était définitivement en train de se passer. Nous avons pensé que la police devait être à la recherche de quelqu’un dans une des maisons abandonnées plus loin sur la rue. Puis, nous avons appris que notre camarade avait été détenu en revenant à pied du magasin.

Cet individu, que nous appellerons Adam, a été fouillé malgré ses protestations verbales, menotté et placé à l’arrière d’une autopatrouille. De l’autre côté de la rue, un VUS noir avec quatre agents en civil a rapidement fait marche arrière, hors du champ de vision des gens à l’intérieur de la maison. Adam a remarqué que les flics en uniforme semblaient prendre leurs ordres de ces agents, qu’un résident de la rue a plus tard désignés comme étant membres de l’Escouade Anti-Drogue de Toronto (Toronto Anti-Drug Taskforce). De ces trois agents en civil, trois étaient de sexe masculin et une de sexe féminin. L’agent qui semblait diriger les opérations était un homme asiatique du sud-est, de grande taille avec la tête rasée, d’environ 40 ans et portant un survêtement de sport gris.

Lorsqu’on lui a demandé des informations sur la maison et ses occupant-e-s, Adam a répondu qu’il ne dirait sans la présence d’un avocat et que, s’il n’était pas en état d’arrestation, il voulait parler avec un conseiller juridique immédiatement. Il s’est fait répondre qu’il le pourrait « une fois que ce sera sécuritaire » et que la police était en train de répondre à un appel pour possession d’arme provenant d’une « source anonyme ». C’était la deuxième fois en autant de semaines que la police était appelée à intervenir à notre maison pour la même raison bidon. La première fois, Adam avait parlé aux deux agents de police répondant à l’appel, qui avaient quitté sans incident. Cette fois, ils semblaient prendre les choses beaucoup plus au sérieux.

Alors qu’Adam était interrogé sans succès à l’arrière de l’autopatrouille, ceux et celles d’entre nous qui étions à l’intérieur de la maison commençaient à angoisser quelque peu. Nous n’avions encore aucune idée de ce qui se passait et nous nous précipitions à faire parvenir l’information à nos réseaux d’appui, à débroussailler les détails légaux et à tenter de ce qui se passait à l’extérieur de nos murs.

Pendant ce temps, deux autres camarades, « Monica » et « Amanda », qui sont mineures toutes les deux, marchait sur la rue vers notre maison, de retour d’une sortie. Comme elles essayaient de franchir la porte, la police leur a crié de s’arrêter. Adam leur a hurlé de l’arrière de la voiture de faire savoir aux gens dans la maison qu’il était détenu. Mais avant qu’elles aient pu entrer, Monica et Amanda ont été agrippées et emmenées vers l’autopatrouille.

Après avoir été témoins de ceci, nos camarades « Greg » et « Sarah » sont sortis pour voir ce qui se passait. Alors que nous regardions par la fenêtre du deuxième étage, nous avons vu un agent de police – avec un fusil d’assaut prêt à être utilisé – sortir d’une seconde autopatrouille et approcher la porte d’entrée, accompagné d’un autre agent armé. Greg a approché les flics et a exigé de savoir ce qui se passait. Ceux-ci lui ont demandé de quitter la propriété, ce qu’il a refusé de faire. On lui a aussi demandé de permettre aux agents armés d’accéder à la maison, ce qu’il a également refusé, exigeant de voir un mandat. L’agent avec le fusil d’assaut lui a rétorqué qu’ils n’avaient pas besoin d’un mandat, qu’il s’agissait d’une situation d’urgence et qu’il pourrait facilement enjamber notre clôture à n’importe quel moment.

Les flics ont alors changé de tactique, en disant à Greg qu’ils voulaient seulement lui parler un instant. Greg a fait un pas hors du seuil de la porte pour mieux voir Monica et Amanda et il a été immédiatement détenu. Il a fait savoir, en criant très fort, qu’il était en train d’être arrêté, qu’il n’avait aucune idée pourquoi et qu’il ne consentait pas à être fouillé. Il a été détenu dans la seconde autopatrouille avec deux agents, dont celui armé d’un fusil d’assaut, alors que l’autre filmait la maison avec une petite caméra. Les agents ont exigé que Sarah quitte également la propriété, ce qu’elle a refusé pour mieux revenir à l’intérieur de la maison.

À ce point-ci, les camarades restant-e-s se sont rassemblé-e-s dans une chambre du deuxième étage. Peu après, une troisième voiture de police s’est garée devant notre maison. Nous étions incertain-e-s quant à ce que nous devions faire. Si nous quittions la maison, nous faisions face à une arrestation certaine. Si nous restions, nous jouions à un jeu de patience prolongé avec des flics armés qui prétendaient n’avoir pas besoin d’un mandat pour pénétrer dans notre maison. En l’absence d’une meilleure option, nous avons attendu.

Nous avons rapidement reçu un appel téléphonique d’Amanda. Monica et elle avaient été relâchées – il semble que la police recherchait « cinq hommes ». Elles se sont fait poser plusieurs questions sur notre maison : qui y vivait, comment ses habitant-e-s gagnaient leur vie, etc., mais elles sont restées silencieuses et ont éventuellement été relâchées sans accusation. Empêchées d’entrer dans la maison, elles ont été forcées de partir en taxi, à leurs frais. Leur appel nous a rendu à la fois plus nerveux et nerveuses et quelque peu soulagé-e-s : cela voulait dire que la police n’avait pas l’intention d’effectuer une arrestation de masse de toute la maisonnée, ce qui était bien, mais cela signifiait aussi qu’elle recherchait des personnes spécifiques, pour des raisons qui nous étaient totalement obscures. Nous avons attendu un peu plus; un long silence tendu et fatigué s’en est ensuivi.

Pendant ce temps, depuis le siège arrière de l’autopatrouille, Adam a vu l’un des agents effectuer une demande de renforts sur l’ordinateur de bord. Après avoir vu le flic sélectionner une option qui disait « suspect armé d’une arme à feu », Adam a calmement informé l’agent qu’aucune des personnes à l’intérieur de la maison n’était armée et que de signaler le contraire ne faisait qu’escalader inutilement la situation. Le flic a répondu avec des remarques soulignant le besoin de prioriser la sécurité des agents. Il a ensuite quitté la voiture pour parler avec son officier commandant, qui était furieux d’apprendre qu’Adam avait lu sur l’écran d’ordinateur. Une policière s’est rapidement penchée dans la voiture et a mis l’écran de veille sur l’ordinateur. Dans l’autre autopatrouille, Greg était lui aussi en train de lire sur l’écran d’ordinateur, remarquant une ligne du rapport d’incident indiquant que la police avait des « renseignements » comme quoi cinq hommes dans la maison avaient des fusils cachés sous leurs lits. Ceci était bien sûr faux, mais expliquait pourquoi les flics recherchaient « cinq hommes ».

Environ 20 minutes plus tard, Adam nous a informés que la « source anonyme » avait aussi dit aux flics qu’il y avait des explosifs dans la maison et que c’était pourquoi ils prenaient de telles précautions extraordinaires. À ce moment, on lui avait retiré ses menottes, remis son téléphone et permis de contacter son avocat. Comme il était maintenant presque 3 heures du matin, Adam a simplement laissé un message vocal expliquant la situation, disant que les raisons des flics étaient bidons, mais que son avocat devrait possiblement se présenter pour une audience de cautionnement le mardi suivant (la cour étant fermée le lundi, journée fériée). L’agent responsable a alors demandé à Adam de leur faire faire le tour de la maison pour prouver qu’il n’y avait aucune arme ou explosif à l’intérieur. Adam a refusé et leur a suggéré d’obtenir un mandat. On lui a répondu qu’ils n’avaient pas besoin d’un mandat et que l’ETF (Emergency Task Force; l’équipe d’intervention « SWAT » de Toronto) était en route.

Peu après, un autre flic est venu demander à Adam s’il avait besoin de quelque chose. Adam lui a demandé quelle était l’accusation criminelle pour une fausse alerte à la bombe. Le flic a semblé quelque peu déconcerté et a répondu qu’il était souvent difficile de prouver les intentions malveillantes dans ce type de situation. Il est ensuite parti et l’officier responsable est revenu avec le téléphone d’Adam.

Près de 70 minutes après la détention initiale d’Adam, nous avons eu la surprise de voir son numéro de téléphone apparaître sur notre afficheur téléphonique. Nous l’avons mis sur haut-parleur et nous nous sommes massés autour du téléphone. Adam nous a expliqué que la police lui avait demandé d’appeler pour expliquer la situation. Il nous a mis au courant de « l’information anonyme » et de la menace des flics d’appeler l’ETF en renfort si nous ne sortions pas de la maison. Il nous a également dit que la police n’avait pas de mandat et que c’était donc entièrement à nous de décider quoi faire. Nous lui avons répondu que nous avions besoin de temps pour en discuter.

Nous avons établi que nous nous rendions potentiellement vulnérables à une arrestation en quittant la maison, mais nous nous rendions aussi compte que, malgré la rhétorique de « situation d’urgence » que les flics nous servaient, ceux-ci n’avaient à aucun moment tenté d’entrer dans la maison ou même dans la cour; ils avaient seulement détenu Greg après qu’il ait franchi le seuil de la propriété. Après plusieurs minutes passées à discuter de nos options – soit un choix entre la perspective plutôt terrifiante de voir le SWAT envahir notre maison, ou bien sortir sur le perron dans la sécurité relative de notre cour – nous avons décidé de sortir.

Nous avons descendu l’escalier lentement, vers l’obscurité du rez-de-chaussée où quelqu’un avait éteint toutes les lumières. Comme nous ouvrions la porte pour sortir, nous avons eu la surprise de voir Adam et Greg assis sur le perron en train de fumer une cigarette et aucune voiture de police à l’horizon. Peu après l’appel d’Adam, tous les deux avaient été rapidement relâchés. Cela faisait maintenant à peine moins de 90 minutes depuis le début des événements. Nous sommes rentrés et nous sommes restés éveillés pour quelques heures de plus, discutant collectivement ce qui s’était passé et essayant d’en comprendre davantage. Alors que l’aube approchait, nous nous sommes retirés dans nos chambres pour quelques heures de sommeil profond et troublé.

L’intimidation policière est une réalité permanente

Nous voudrions exprimer notre gratitude à tous ceux et celles qui sont immédiatement venus à notre aide à 2 heures, un samedi soir. Quelques minutes après qu’Adam ait été détenu, nous avions des avocats prêts à agir, des gens prêts à prendre soin de nos animaux en cas d’arrestation de masse et des ami-e-s qui faisaient circuler la nouvelle à travers les médias sociaux. Sur ce dernier front cependant, nous devons inciter à plus de prudence et de retenue. Plusieurs des messages qui circulaient sur Twitter et Facebook contenaient de l’information erronée (relayée entre autre par un blogueur de droite se réjouissant de nos soi-disant arrestations) qui a pu contribuer à répandre confusion et panique. Étant donné la nature frénétique de la situation au moment où elle se déroulait, cela est bien sûr compréhensible mais tout de même ultimement contre-productif. À l’avenir, appuyez vos ami-e-s et camarades de votre mieux et par tous les moyens dans le feu de l’action, mais s’il-vous-plaît, soyez prudent-e-s avec ce qui est partagé via les médias sociaux. Cela peut répandre des rumeurs et est souvent utilisé pour amasser de l’information par les services de police. Essayez d’exercer votre appui par d’autres moyens et, si vous devez utiliser les médias sociaux, tenez-vous en aux faits vérifiables ou aux communiqués émis par les parties en présences.

Et pour ceux et celles qui essayeraient de nous intimider, que ce soit les flics ou les indics ou leurs patrons respectifs, vous devrez faire mieux. Nous avons tenu bon ensemble, nous nous épaulés les uns et les autres et nous en sommes sortis plus forts et plus fortes. Dans une situation stressante et déconcertante, nous avons agi selon nos principes et nous avons été témoins de démonstrations de solidarité effectives et pratiques de la part des nombreux ami-e-s et camarades qui se sont précipités à notre aide. Nous avons eu de la chance à plusieurs points de vue : les raids policiers armés sont une réalité concrète pour plusieurs personnes et communautés marginalisées dans la zone métropolitaine de Toronto (par exemple, les récentes descentes du Project Traveller) et, pour plusieurs d’entre nous, c’était notre première expérience directe avec des tactiques policières aussi musclées.

Toutefois, nous ne considérons pas des expériences telles que la nôtre comme des incidents isolés ou de simples erreurs; par exemple, rappelons-nous la récente descente policière à London, Ontario, prétendument en lien avec un simple graffiti, qui constitue clairement une tentative d’amasser de l’information sur des activistes connu-e-s. Nous nous attendons à entendre d’autres histoires similaires à la nôtre au fil des mois et des années, alors que la riposte communautaire à l’austérité et la répression s’intensifie. Des incidents comme la tentative de raid sur notre maison ne sont simplement qu’un symptôme de plus de la bataille imminente dans l’est du centre-ville de Toronto, une bataille entre propriétaires fonciers, promoteurs immobiliers, la Ville et sa police d’un côté, et les gens qui vivent et luttent dans le quartier de l’autre.

Il y a un peu moins d’un an, après que nos voisins, ami-e-s proches et camarades, aient perdu leur maison collective dû à un incendie suspect, nous avions écrit que « nous avons cessé de nous battre pour nos idées, nous avons commencé à nous battre pour nos vies ». Confrontés à des armes d’assaut et des caméras de surveillance, ces mots sont encore tout aussi vrais aujourd’hui. Nous ne savons pas à quoi nous attendre prochainement, à part la certitude que cette lutte est loin d’être finie et que, plus que jamais, nous sommes prêts et prêtes à sa continuation. À travers toute la peur et l’anxiété qu’une expérience comme celle-ci produit, il y a une sorte de réconfort dans le fait de savoir que nous avons l’attention de ces bâtards.

Solidarité contre l’intimidation policière.

 

  • Quelques résident-e-s de George Street

 

*Les noms ont été modifiés.

Texte original en anglais, publié le 14 août 2013 : http://toronto.mediacoop.ca/story/police-harassment-and-intimidation-george-street-r/18596

Ndt : Les hyperliens dans le texte renvoient à des articles en anglais sur Toronto Media Coop.

 

image : http://toronto.mediacoop.ca/sites/mediacoop.ca/files2/mc/imagecache/bigi...


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Tags: Toronto
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UPDATE - 18/08/2013

UPDATE: Several Follow-Up Incidents new

Several days after this initial incident, a group of between 8-10 bike cops responded to a call three houses down the street from us, where several friends were living. The cops said they were responding to an anonymous call of a resident smoking marijuana. These cops attempted to question these comrades for nearly an hour, asking many questions about the residents of our house.

On Monday, August 12, around 1am, police with guns drawn burst in our front door. I was walking out of the kitchen with a sandwich in my hand. I was forced to the ground and made to raise my hands over my head as cops with assault rifles went to every bedroom in the house, rousted everyone from bed at weapon point and forced them to kneel in the main hallway, where we were held under armed guard. Officers swept through the house, making comments about how disgusting our home is. One cop who was standing guard and was probably the most loathsome of the bunch said "Don't any of you fucking move. This guy behind me is crazy and will kill you for no reason." We were told that there had been a 911 call from someone saying they were being held hostage at gunpoint in our house which was, of course, utter nonsense. The cops made a few more sarcastic quips, shouldered their weapons and abruptly left.

A day after this incident, two plainclothes police officers were questioning people on George Street about several people who have lived at the house and at least one current resident.

Two nights following, two police officers, unarmed this time, also came to our house and said they had received another explosives call. They quickly looked in the front door and hallway and left, this time with a half-hearted apology.

These incidents have only further clarified the suspicions we articulated in this statement. Please be aware of what is happening and organize against police intimidation in your own communities.

Solidarity.

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