Montréal, le 30 janvier 2012 - Le procès d'un Montréalais arrêté après avoir pris des photos de policiers en civil sera entendu par un tribunal ce mercredi. Scott Weinstein a été arrêté le 1er juillet 2010 dans le cadre d'une manifestation montréalaise dénonçant les arrestations massives lors des mobilisations du G20 à Toronto. Julius Grey apparaîtra pour la défense de ce qui promet d'être un important procès politique.
Weinstein a quitté la marche pour filmer un groupe de policiers en civil qui avaient «une allure effrayante » selon les commentaires enregistrés sur le vif par un autre vidéaste. Ces infiltrateurs avaient auparavant essayé de se faufiler dans la marche, mais avaient été repoussés par des protestataires vigilants inquiets de violences potentielles de la part d'agents provocateurs. Lorsque Weinstein s'est approché des policiers, ils marchaient en groupe dans une rue parallèle à la marche.
Bien que les tribunaux du Québec ont jugé qu'il était légal de filmer la police, les membres du groupe tactique SEF (Secteur emploi de la force), connue comme "Équipe Bravo", ont encerclé Weinstein, 52 ans, l'éloignèrent de sa bicyclette et ont pris sa caméra. Weinstein ne s'est pas opposé à l'arrestation, mais s'est placé en position fœtale par terre et a crié à l'aide. Il a été conduit au poste de police où il a été détenu pendant plusieurs heures. Lorsque la caméra lui a été restituée à sa libération, les séquences vidéo des policiers en civil avaient été effacées. C'est illégal de détruire les preuves criminelles.
Plus tard, un expert en informatique a réussi à récupérer des images fixes de la séquence vidéo que Weinstein a filmé des policiers en civil. Les données numériques récupérées montrent clairement que la vidéo a été effacée lorsque la police était en possession de la caméra de Weinstein et que Weinstein lui-même était détenu. Des photos récupérées et des images vidéo avec leurs données heure/date sont à la disposition des médias sur demande. Des images vidéo d'une partie de l'arrestation, filmées par quelqu'un d'autre, seront également utilisées pour la défense.
"Si ma vidéo soutenait la version policière qu'ils m'ont dit de reculer et que je les ai ensuite attaqués, la police aurait certainement utilisé la preuve vidéo contre moi", affirme Weinstein. "Au lieu de ça, ils ont détruit la preuve vidéo qui appuie mon affirmation que je n'ai rien fait de mal."
Bien que Weinstein a plus tard été accusé d'agression avec une arme - son vélo - la police a volontairement donné la bicyclette à des amis de Weinstein, alors qu'il se faisait arrêter. Si elle avait été réellement utilisée comme une arme, ils auraient dû la garder comme preuve.
Au cours des 17 mois écoulés depuis l'arrestation, la Couronne a rejeté la demande de la défense de considérer l'abandon des accusations.
«C'est inacceptable d'envoyer des policiers en civil avec des allures de voyous pour intimider une manifestation pacifique, particulièrement lorsqu'il y a des enfants et des bébés, comme c'était le cas», conclut Weinstein.
Le procès a lieu le 1er février à 9 heures au Palais de justice, 1 Notre-Dame est, Montréal.
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Source : montrealnewswire (arobas) gmail.com
( Lire: Je ne suis pas l'auteur. )
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