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Narendra Modi, PDG d’India Inc.

by Centre d'études et de recherche sur l'Asie du Sud (CERAS)

Narendra Modi, PDG d’India Inc.

 

Pour Publication Immédiate

16 mai 2014

 

Les citoyens laïcistes, pluralistes et démocratiques de l’Inde et de sa Diaspora marquent le deuil de la victoire du Bharatiya Janata Party (BJP, droite hindouiste) et de Narendra Modi, son candidat « vedette » comme Premier ministre de l’Inde pour les cinq prochaines années.
 
En tant que Chef ministre du Gujarat, Modi a ancré son pouvoir sur les cadavres des plus de 2000 musulmans massacrés durant le génocide de février-mars 2002. Son pouvoir avait été plutôt chancelant jusque là. Après les massacres, Modi a usé d’astuces et d’arguments infondés,  démentis et très contestés, concernant l’incendie d’un train dans lequel 58 hindous ont péri – le « déclencheur » d’un génocide qui couvait de longue date – pour être réélu par un raz-de-marée.
 
Malgré les efforts éprouvants déployés pour que les victimes du génocide du Gujarat obtiennent justice, Modi a réussi a éviter que le moindre blâme lui colle à la peau. Des officiers de police assidus étaient harcelés et transférés, des témoins étaient intimidés, de jeunes musulmans étaient abattus dans des « fusillades » bidon, les victimes étant décrites comme « des terroristes » qui ciblaient Modi.
 
Des membres de son gouvernement, comme Maya Kodnani, ont été moins chanceux. Elle a été jugée coupable. Plusieurs participants directs du génocide se sont vantés, devant et hors caméras, de leurs crimes horribles – tortures, démembrements, des victimes brûlées vives ou découpées à mort.
 
Les femmes musulmanes étaient spécialement ciblées : victimes de tortures sexuelles et de viols collectifs devant leurs familles avant d’être achevées à coups d’instruments tranchants. Les femmes enceintes n’étaient guère épargnées :  ventres ouverts au couteau, fœtus arrachés, les victimes qui imploraient la protection de la police se faisaient dire : « Nous n’avons pas l’ordre de vous sauver ». Les instructions venaient du plus haut niveau.
 
Dans un système fédéral comme celui de l’Inde, le gouvernement central (siégeant à Delhi) est habilité, voire contraint par la Constitution, à intervenir en cas de pareilles crises. Malheureusement pour les musulmans du Gujarat, le gouvernement fédéral était alors aussi aux mains du BJP – un parti inféodé à l’idéologie du Hindutva, visant à faire de l’Inde une « Nation hindoue ». Et Delhi resta les bras croisés. C’est un activiste du BJP qui assassina le mahatma Gandhi en 1948.
 
C’est donc cet homme, ce « Boucher du Gujarat », qui s’apprête à occuper la fonction la plus élevée et la plus puissante en Inde. Il pourra désormais non seulement compter sur les milices et les gangs du Hindutva pour exécuter ses plans, il aura aussi accès à la totalité des ressources du pays pour arriver à ses fins – dont de colossales forces de sécurité incluant l’armée, la police et les forces paramilitaires.
 
En 2005, l’administration US a révoqué le visa de Modi en invoquant des violations alléguées de droits humains et religieux en 2002 et après. Le président Barack Obama fait maintenant face à la perspective d’avoir à féliciter Modi pour sa victoire – voire à l’accueillir aux USA comme chef de gouvernement.  
 
Comment expliquer qu’un tel homme et un tel parti aient accédé au pouvoir de façon aussi massive ? La réalité est fort complexe, comme d’habitude. Et toute l’histoire s’éclaircira avec le temps. Ce qui est sûr, c’est que l’obsession des élites indiennes à propos de « la croissance économiquie par-dessus tout » et le rôle des médias qui sont aux mains de ces mêmes élites, qui ont martele le mantra que « Modi = Développement = Croissance » dans tous les recoins du pays et de la société au point où ce mantra est devenu « vérité ».
 
Le triomphe de Modi est le résultat du mariage du capital corporatif et des forces du Hindutva. L’histoire nous a enseigné que la concentration sur la croissance économique et sur l’emploi alors que les minorités sont persécutées et que les inégalités augmentent et s’approfondissent peut avoir des conséquences terribles.
 
Pourtant, même un coup d’œil sommaire sur le bilan du Gujarat de Modi, le soi-disant «Brillant Gujarat », montre de sombres et lamentables Indices de développement humain (IDH) – malnutrition et sous-nutrition, analphabétisme et éducation, accès à l’eau potable, la discrimination de genres, etc.
 
Le sort que Modi et son BJP réservent à l’Inde fait peur – la croissance pour les élites, la dégradation pour les masses, le génocide pour les musulmans du pays, la persécuriton de minorités chrétienne et bouddhiste, la suppresssion et l’intimidation de la dissidence.
 
C'est une victoire de l'extrême-droite - politique, économique, sociale et religieuse" Jamais auparavant les causes et les partisans du pluralisme, des droits humains, de la justice sociale et du combat contre la pauvreté en Inde n’ont eu un besoin de soutien et de solidarité aussi urgent que maintenant, localement et globalement – et cela pour les cinq années à venir.
 

Info : cerasmontreal@gmail.com

514 246 2358

 

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