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Le colonialisme de peuplement déguisé : une critique autochtoniste du nationalisme québécois

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Photo associée au texte original
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traduction par Gabriel Laurin et des amiEs

 

 

texte original :

http://onkwehonwerising.wordpress.com/2013/07/23/settler-colonialism-in-disguise-an-indigenist-critique-of-quebecois-nationalism/

Le texte qui suit fut originellement écrit par moi-même, Eaemaehkiw Thupaq Kesīqnaeh, et publié sur un blog personnel que je menais connu sous le nom de The Speed of Dreams. Il apparut premièrement en mai 2011 sous le nom de Réflexions sur le mouvement souverainiste du Québec (Some Thoughts on the Québec Sovereigntist Movement).Il apparait donc ci-dessous plus ou moins sous sa forme originelle avec seulement des ajustements et des mises à jour mineures.

Le Mouvement Souverainiste Québécois (MSQ) ainsi que le nationalisme québécois en général ont toujours été étranges à mes yeux lors de mes années d’interaction avec les soi-disant forces révolutionnaires au kanada, mais jusqu’à relativement récemment, je n’arrivais pas à articuler mes pensées de manière cohérente. Pour mes lecteurs et lectrices de l’extérieur du kanada, ou du moins très non-familiers et non-familières avec les politiques colonialistes du kanada, le Mouvement Souverainiste Québécois est exactement ce qu’il semble être : il s’agit d’un mouvement cherchant à établir une République du Québec séparée sur la totalité ou presque de la province kanadienne du québec. Il prend racines dans les contradictions entre les deux groupes dominants de colons au kanada, les Francophones, concentrés surtout au québec, et les Anglophones, dominants dans tout le reste du kanada.

Alors que, dans le passé, j’ai tenté de mettre mes pensées à propos du MSQ sur papier (ou plutôt de bloguer), deux choses l’ont récemment replacé au premier plan de mes pensées.

La première fut il y a environ trois semaines lorsqu’un représentant du groupe appelé Réseau de Résistance du Québécois (une organisation nationaliste québécoise de gauche) a surgi sur un autre site dans lequel j’étais impliqué, demandant le support onkwehón:we pour le Mouvement Souverainiste Québécois. Le second événement, plus récent, était la presque destruction du Bloc Québécois lors des élections fédérales kanadiennes de ce lundi.

Deux événements m’ont amené à de récentes discussions avec d’autres révolutionnaires anticolonialistes à propos de la nature de la question du québec au kanada. Je me trouve maintenant à tenter d’articuler des pensées à un seul endroit. À cette fin, j’ai placé mes idées sous les trois principales zones suivantes.

 

Nationalisme québécois & la « Gauche » blanche kanadienne

Lorsque je suis initialement arrivé sur la scène au kanada, l’une des premières choses qui m’a frappé était à quel point il est accepté par des forces se clamant révolutionnaires l'idée selon laquelle les colons québécois forment une nation opprimée de la même manière que les communistes appelés amérikains ont tendance à voir les colonies captives Afrikan, Xikano et Borincano1. Pour moi, en tant que révolutionnaire onkwehón:we, cela m'apparaît immédiatement comme bizarre. À mes yeux, il semblait évident que le nationalisme québécois était une idéologie coloniale. Dans mon analyse, le Québec était fonctionnellement – historiquement et aujourd’hui – peu différent du Canada anglais, toutefois l’acceptation de l’idée du Québec comme étant une nation opprimée a le support complet de presque toute la soupe alphabétique des organisations qui forment la « gauche » blanche du kanada.

L’organisation trotskiste de laquelle j’étais membre au début (et très brièvement), le Caucus Socialiste du NPD, en est un exemple – comme l’est la prochaine organisation à laquelle j’ai participé pendant un temps : le Nouveau Groupe Socialiste (New Socialist Group). Tous les deux ont adopté cette ligne de pensée sans questionnement. Le reste de la « gauche » trotskiste a suivi cette idée, une personne n’a qu’à jeter un coup d’œil aux programmes ou aux manifestes de la section Canadienne de Tendance Internationale Marxiste (Fight Back) (International Marxist Tendency’s Canadian-section (Fightback)), le Projet Socialiste (the Socialist Project), la Voix Socialiste (Socialist Voice), l’Internationale Socialiste2 (the International Socialists), etc. pour voir ce fait très clairement. En fait, lors de mon implication dans l’organisation trotskiste, mes opinions sur le québec et plus largement le kanada comme des colonies de peuplements m’ont presque valu d’être vu comme un exilé interne. En fait, j’ai été dénoncé plus d’une fois comme étant un « Pabloïste » pour mes « déviations anticoloniales ».

Toutefois, alors que les trotskistes sont souvent les plus effrontés des « gauchistes » blancs et Premier-mondistes, la situation n’est pas beaucoup plus reluisante au sein des autres organisations se réclamant d’une variante quelconque du marxisme-léninisme. L’ancien, et depuis longtemps colonisateur, Parti Communiste du Canada fait la promotion de cette idée. L’ex-Hoxhiste-devenu-Castriste Parti Communiste du Canada (Marxiste-Léniniste), mieux connu sous son nom amené par électoralisme, le Parti Marxiste-Léniniste du Canada, n’est pas mieux. Tous les deux reconnaissent une nation québécoise opprimée avec le droit à l’autodétermination.

Cela va sans dire que la plupart des groupes s’appelant « de gauche » uniques au Québec (comme le Réseau de Résistance du Québécois ou le défunt Front de Libération du Québec) voit la nation québécoise comme étant opprimée nécessitant une lutte de libération nationale.

Alors que j’avais certainement des camarades colons kanadiens gauchistes qui, pour telle ou telle raison à un niveau individuel, n’achetaient pas tout le discours québec-la-nation-opprimée, incluant au moins un trotskiste, ils étaient peu nombreux et éloignés et définitivement des exceptions à la tendance générale. Ce ne fut pas avant mon interaction avec des maoïstes kanadiens que j’ai rencontré un mouvement colon de gauche qui avait pour ligne de pensée que le québec n’est pas une nation opprimée.

Toutefois, il m’est rapidement devenu apparent qu’alors que nous pourrions arriver à des conclusions similaires quant au Mouvement Souverainiste Québécois tel qu’il existe aujourd’hui, les Maoïstes et moi avons de très différentes raisons de les atteindre. Pour ces Maoïstes kanadiens, le projet national-colonisateur québécois n’a pas de support puisqu’il est mort. Le Parti Communiste Révolutionnaire, la plus grosse organisation Maoïste colon, dit à propos du québec que « en tant que nation, le Québec n’est plus sujet à aucune forme d’oppression qui pourrait empêcher son propre développement et ainsi justifier – comme certaines personnes veulent encore nous le faire croire – une lutte de libération nationale. » et que québec « n’est pas du côté des pays dominés, mais du côté des pays dominants. »

Donc, pour les Maoïstes, c’est une question du québec n'est seulement devenu intégré dans l’impérialisme quadrilatéral kanadien et général relativement récemment. C’est un processus qui aurait commencé selon eux surtout avec la soi-disant Révolution Tranquille, où l’on vu l’augmentation du contrôle des québécois sur l’économie de la province, dominée auparavant par les anglo-kanadiens. Avant cette époque, les Maoïstes sont prêts à accepter que le québec était une nation historique opprimée.

Être en désaccord sur ce point peut sembler banal pour certains, alors que nous nous approchons de la même conclusion sur la place du québec d’aujourd’hui, mais pour moi il s’agit d’une question de correcte compréhension matérialiste de l’histoire. Je suis en désaccord avec leur analyse de l’histoire québécoise particulièrement parce que j’ai du mal avec l’idée que le québec serait une nation historique opprimée. En tant que matérialistes, nous devons comprendre que le québec, comme le reste du kanada, en relation avec l’impérialisme, le White power, le colonialisme de peuplement et le développement de l’économie capitaliste parasitique globale. Nous devons disséquer clairement les parasitiques relations oppressives que la nation québécoise a avec les onkwehón:we. Seulement à ce moment pourrons-nous arriver à une véritable compréhension de l’origine et de la signification du Mouvement Souverainiste Québécois.

(Mon manque de discussion sur les perspectives du mouvement kanadien anarchiste est due en large partie à mon manque général de familiarité avec la pensée de telle ou telle organisation anarchiste au kanada sur la « question du québec »)

 

Le nationalisme québécois n'est pas le nationalisme révolutionnaire d'une nation opprimée, c'est le nationalisme blanc des colons qui ont perdu

Comme je l'ai souvent dit auparavant, la principale contradiction en amérike du nord est la contradiction entre nations opprimantes et opprimées. Plus spécifiquement, cette contradiction est entre les nations nord-américaines colonisatrices (c'est-à-dire les soi-disant états-unis et kanada) et les nombreuses nations onkwehón:we, tout comme les Aztlán, Borikén ainsi que les nations africaines captives.

Cela signifie évidemment que les principales luttes sur le continent sont les luttes anticolonialistes révolutionnaires des peuples colonisés contre le pouvoir colonial. C'est aussi une lutte qui devrait être comprise comme un détachement de la lutte globale plus large menée contre le présent système capitaliste mondial parasitaire qui est fondé dans les contradictions entre les nations exploitantes et les nations limitrophes et semi-limitrophes.

Cependant, la majorité des colonisateurs de «gauche» au kanada, comme il a été montré plus haut, vont nous faire croire que le québec fait parti des colonisés, voire la principale nation colonisée à l'intérieur des frontières de ce qu'on appelle le «Canada». C'est principalement démontré à travers la reconnaissance du fait que les onkwehón:we sont opprimé-e-s en tant que nation, mais ne possédent pas de droit à l'auto-détermination, incluant une possible séparation de l'entité colonisatrice. Lorsqu'on parle d'auto-détermination des nations onkwehón:we, c'est généralement dans les termes les plus vagues - ce qui est un problème dans plus ou moins l'entièreté de la «gauche» kanadienne. Or, c'est un droit qu'on accorde à la supposément opprimée nation québécoise colonisatrice.

Comme je l'ai déjà mentionné, je ne crois pas que ce soit le cas.

Ce n'est pas pour dire qu'il n'existe pas de contradictions entre les populations colonisatrices anglo-kanadiennes et québécoises, car il existe en effet des contradictions entre les deux. Cependant, les contradictions entre les anglo-kanadien-ne-s et les québécois-e-s ne sont pas les mêmes qui existent entre des colonisateur-trice-s et des colonisé-e-s. Les contradictions ne sont pas antagonistes non plus, comme le FLQ avait tenté de le faire valoir dans les années 1970. En fait, comme la bourgeoisie québécoise francophone a grossi de manière signifiante depuis les années 1970, les contradictions entre les deux secteurs de la nation blanche au Kanada est devenue de moins en moins apparente puisque la bourgeoisie anglo-kanadienne a fait des concessions importantes au québec.

Ces contradictions qui existent bel et bien sont nées du chauvinisme anglophone historique qui a dominé le kanada durant une bonne partie de son histoire. Ce chauvinisme en particulier est fondé sur la victoire des colons anglais sur leur contrepartie française au milieu du XVIIIe siècle. Cependant, le chauvinisme anglophone ne fait pas du québec une nation opprimée au même titre que le sont les onkwehón:we, Xikanos, Borincanos ou Afrikans. La population colonisatrice du québec est, et a toujours été, un partenaire junior du projet de construction du colonialisme en amérike du nord et du développement du système capitaliste mondial parasitaire. 

Le nationalisme québécois n'est pas un nationalisme révolutionnaire, mais un nationalisme blanc réactionnaire. C'est un nationalisme blanc qui tente de se draper dans la rhétorique révolutionnaire des nations opprimées. Le nationalisme blanc particulier au Mouvement Souverainiste Québécois peut être mieux compris en tant qu'idéologie d'un projet colonial perdu. Les québécois-e-s ne sont pas arrivé-e-s sur ce continent kidnappé-e-s et asservi-e-s comme les aficain-ne-s, leurs terres n'ont pas été volées et leur peuple n'a pas été exterminé comme l'ont été les onkwehón:we, Xikanos et Borincanos. Les québécois-e-s, tout comme leurs rivaux-ales anglo-kanadien-ne-s, sont arrivé-e-s à Anówarakowa Kawennote avec un seul but en tête: coloniser la terre au nom de la france et exproprier les ressources des peuples autochtones dans la poursuite de l'agenda colonialiste et impérialiste français. Le projet colonial québécois a été établi sur ce continent de façon parasitaire et au dépend des peuples autochtones dès le premier jour.

Les contradictions qui existent entre les peuples colonisateurs québécois et anglo-kanadiens sont essentiellement les mêmes contradictions qui existent entre tous les pouvoirs impérialistes et colonisateurs en compétition, sauf que dans ce cas-ci, les deux sont situés à l'intérieur des frontières d'un seul et même État colonialiste et impérialiste plutôt que deux distincts. Toutes les nations impérialistes sont en compétition pour se diviser les ressources - tant humaines que naturelles - et les terres des opprimées entre elles. La lutte entre les peuples anglo-kanadiens et québécois est précisément la lutte pour le contrôle des terres et des ressources qui n'appartiennent à ni l'un ni l'autre, à qui elles n'appartiendront jamais puisqu'elles ont été volées aux onkwehón:we, qui, malgré les efforts des deux groupes de colons, sont encore là.

La vérité est que la véritable lutte anti-coloniale au kanada est celle menée par les onkwehón:we contre l'impérialisme, le colonialisme et le capitalisme parasitaire tout comme l'existence même des États anglo-kanadiens et québécois. Encore une fois, le nationalisme québécois est un nationalisme blanc, une idéologie qui est le produit d'un projet colonial perdu.

En retournant sur la position de la majorité de la «gauche» coloniale kanadienne, le fait est qu'elle ne peut, ou refuse de, comprendre ce point montre où elle se situe véritablement dans le déploiement des forces de ce continent occupé. C'est l'équivalent d'une admission claire d’un nationalisme blanc récalcitrant de leur part.

 

La nécessité de défaire le mythe du québec historiquement opprimé

Finalement, je souhaiterais brièvement aborder la nécessité de réfuter le mythe historique du québec en tant que nation opprimée, ce à quoi j'ai déjà fait allusion plus haut. Alors que je considère qu'il est assez simple de démontrer que le québec moderne est un partenaire impérialiste, au cours de mes expériences, l'idée selon laquelle le québec est une nation opprimée est tenace, en plus d'être basée sur une lecture mythologique de l'histoire kanadienne et québécoise, et la lutte contre cette idée est un élément clé de la lutte entre ceux et celles qui sont réellement des révolutionnaires anticolonialistes contre ceux et celles qui proposent un colonialisme sous une autre forme.

Un bon exemple de ce phénomène est arrivé assez récemment. Sur un autre site que j'édite, quelqu'un a laissé un commentaire sur le premier article que j'y ai mis, qui était à propos de la révolte d'Oka. Le commentaire avait été rédigé par quelqu'un du Réseau de Résistance du Québécois, une nouvelle version «radicale» et plus militante du magazine souverainiste Le Québécois.

On m'y demandait si nous (onkwehón:we) supporterions le projet national colonisateur des québécois-e-s, ou au moins la vision qu'illes en ont [au RRQ]. Illes ont dit respecter notre «esprit guerrier» et que ce serait un excellent ajout à leur cause.

Dans le but de tenter de «nous» convaincre de joindre leur cause afin de faire une alliance entre onkwehón:we et le projet national colonisateur, ils ont intégré à leur programme une section intitulée Affaires autochtones. Pour n'en faire qu'une brève description, elle présentait les relations entre les nations onkwehón:we  et québécoises de façon très positive, spécialement par rapport aux colons anglophones. Si vous croyiez la version de l'histoire kanadienne et québécoise mise de l'avant par des groupes comme le Réseau de Résistance du Québécois, vous pourriez en venir à croire que les colonisateurs et colonisatrices québécois-e-s et les onkwehón:we  vivent en parfaite harmonie - une utopie française et Indienne brisée par les machinations anglo-kanadiennes.

J'ai dit à cette personne assez clairement que leur version de l'histoire était basée sur beaucoup de bullshit. Tout cela était rendu encore plus intéressant par le fait que le commentaire était écrit pour mon article sur le vingtième anniversaire d'Oka, dont la première portion soulignait le fait que les québécois-e-s et onkwehón:we ne vivent pas en paix ni en harmonie, et que leur projet était seulement de déplacer et remplacer les onkwehón:we.

Le fait est que des groupes comme le Réseau de Résistance du Québécois inventent cette version de l'histoire parce que c'est de la propagande pour leur cause. Reconnaître la véritable histoire projet colonial québécois avec la vision onkwehón:we nuirait beaucoup à leurs efforts de se présenter comme une nation opprimée.

Pour moi, cela démontre que, alors qu'il est important et possible de montrer que le québec dans le monde AUJOURD'HUI est complètement intégré à l'intérieur de l'impérialisme quadrilatéral kanadien, le mythe de la nation-opprimée-québécoise est fondé sur une lecture mythologisée de l'histoire et cela aussi doit être montré à la lumière du jour. Il devient plus difficile pour un mythe contemporain d'être supporté lorsque le piédestal sur lequel il est basé est repoussé par en dessous.

Comme J. Sakai l'a fait pour la classe ouvrière amérikaine dans son classique underground Settlers: The Mythology of the White Proletariat, ou comme Zak Cope l'a fait plus récemment pour les relations entre les travailleurs et travailleuses des nations occidentales avec l'impérialisme dans son excellent Divided World, Divided Class, je crois qu'il est nécessaire d'exposer l'histoire actuelle ainsi que la trajectoire prise par la nation coloniale québécoise et la mythologie-en-tant-qu'histoire que le projet national-colonisateur québécois et plusieurs sections de la «gauche coloniale» anglo-kanadienne tentent de mettre de l'avant. Malheureusement, je ne suis pas historien et je laisse l'opportunité à d'autres camarades d'entreprendre ce travail.

*Il n'est même pas nécessaire de dire que les luttes onkwehón:we entrent rarement dans les pensées des communistes amerikain-ne-s et canadien-ne-s, même s'illes les mentionnent parfois du bout des lèvres.

 

1 Cela va sans dire que les onkwehón:we entrent rarement dans les esprits des communistes appelés amérikains ou canadiens, même s’ils pourraient servir les intérêts de nos luttes

2 Les organisations nommées plus haut s’appellent respectivement : International Marxist Tendency’s Canadian-section, Socialist Project, Socialist Voice, International Socialists;

 


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