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L'offre gouvernementale aux étudiants québécois : un non-sens économique et une abberation logique

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Au bout de 22h de négociations entre le gouvernement et les représentants du mouvement social étudiant au cours de la fin de semaine à Québec, une "entente de principe" sera soumise aux associations étudiantes durant cette semaine.

Il apparaît avant tout nécessaire à la bonne compréhension de la stratégie gouvernementale de savoir dans quel contexte fut conclue cette "entente". Un article paru dans La Presse (http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/conflit-etudiant/201205/07/01...) fait état du cynisme politique des négociateurs gouvernementaux qui modifièrent le texte à la dernière minute, faisant tout pour les dissimuler aux négociateurs étudiants.

La proposition est de compenser la hausse des frais de scolarité (qui atteindra 1778$ de plus par année au bout d'une hausse progressive de 7 ans) en effectuant un grand nettoyage de printemps .dans les budgets universitaires. Les économies ainsi réalisés en coupant les abus et aberrations budgétaires seront affectés à la baisse des Frais Institutionnels Obligatoires (FIO), frais annexes facturés par les universités à leurs étudiants en plus de leurs frais de scolarités.

Laissés à la discrétions des administration académiques et non-contrôlées par le guvernement, les FIO atteignent en moyenne 700$ par an, avec une pointe à 1000$ par an en moyenne pour les étudiants de l'Université McGill. Comme souligné par plusieurs, dont l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (http://www.iris-recherche.qc.ca/blogue/la-derniere-%C2%AB-offre-%C2%BB-d...) :

"C’est vrai qu’il y a du gaspillage et toutes sortes de mésusages de fonds dans l’université, mais il sera difficile d’en convaincre un comité où les étudiant-e-s (4) et le personnel (4) sont minoritaires devant les recteurs (6), les gens d’affaires (2), le gouvernement (1). Il sera encore plus difficile de trouver une somme suffisante pour éliminer complètement la hausse puisque l’offre du gouvernement vise à réduire uniquement les frais institutionnels des universités, ceux-ci n’équivalent pas à un montant comparable à 1778$."

Cette mesure fallacieuse, présentée comme une compensation à la hausse et ne pouvant pas techniquement égaler le montant de cette dernière, est selon toutes probabilités le fruit d'une des entourloupes gouvernementales . Ainsi l'article 4 de l'entente (disponible http://twitter.com/#!/Ant_Robitaille/status/198954227840716800/photo) aurait dû refléter les propositions que les négociateurs étudiants pensaient avoir conclut avec le gouvernement. À savoir, d'utiliser les économies de budget pour faire baisser l'ensemble de la contribution étudiante, droits de scolarité inclus et d'étendre la suspension de la hausse à deux ans au lieu de deux sessions dans le texte final.

Un autre problème semble être la composition du comité, en majorité des personnes ayant dilapidé les budgets universitaires depuis des années auxquels on va maintenant demander d'être des chantres de la mesure et de l'économie. Comme si les admisnistrations universitaires avaient étés révolutionnées depuis l'affaire de l'Îlot Voyageur ou des rémunérations faramineuses des hauts cadres universitaires.

Quant bien même les propositions initiales des représentants étudiants auraient été conservées  et le comité équilibré, une incohérence logique de taille demeure.

Pourquoi maintenir la hausse pévue initialement pour donner de l'air aux budgets universitaires  "sous-financés" si l'on peut soi-disant arriver à dégager une somme similaire en améliorant la gestion universitaire, en coupant dans les abus et les inutilités budgétaires ?

De plus, le transfert des hypothétiques économies issues de cette amélioration de gestion va très certainement nécessiter de nouveaux mécanismes administratifs qui auront un coût financier et en termes de personnels. Combien tout ceci va-t'il gruger sur lesdites économies ? Personne ne le sait vraiment. On ajouterai des coûts de plus aux administrations universitaires pour les faire respirer...

Si le gouvernement suivait sa logique de départ, ne vaudrait-t'il pas mieux réduire les dépenses abusives au maximum et réaffecter ces sommes pour combler le fameux sous-financement ? On ne gaspillerait pas cet argent avec ses frais et complications associés à son transfert qui servirait à rembourser en partie les étudiants à même les budgets qu'on leur demande de renflouer. Le gouvernement pourrait revoir l'opportunité de son projet de hausse, les étudiants pourraient en bout de ligne voir le gel des frais de scolarité effectif et les budgets universitaires respiraient plus...

Mais ce n'est pas ceci qui est proposé. On assiste au contraire à une succession d'incohérences (ou de malhonnêtetés ?) logiques, à une schizophrénie cynique des mesures et du message du gouvernement.

De telles aberrations ne sont toutefois pas surprenantes quand l'on sait que de précédentes concessions furent aussi loufoques que de proposer aux étudiants de payer plus, plus longtemps (1778$ par an au bout de 7 ans au lieu de 1650$ par an au bout de 5 ans)...

Il semble donc toujours tristement nécessaire que le mouvement social étudiant donne au gouvernement des leçons de logique, d'honnêteté, d'éthique et de vision d'avenir en refusant cette proposition cyniquement loufoque  et en continuant de proposer des projets alternatifs à la fois cohérents, justes et porteurs d'espoirs concrets.


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