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Au front contre le colonialisme et la destruction de la planète !

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Au front contre le colonialisme et la destruction de la planète !

Nous, de descendance européenne, avons étendu et continuons à étendre le colonialisme, le capitalisme et le patriarcat partout. Nous avons conquis et conquérons continuellement la planète et permettons l'expansion de l'exploitation des territoires, des êtres vivants, des mentalités... Nous avons érigé des projets industriels qui minent la vie, des villes comme pôles de consommation/destruction, une civilisation globale génocidaire et écocidaire, des frontières et des prisons qui en mesurent les attaques... Nous agissons en vainqueurs et détruisons tout.

Les projets industriels d'aujourd'hui comme les mines, les installations pétrolifères, des champs de pétrole comme des pipelines, les sites de fracturation, les barrages hydroélectriques... tout est là pour être exploité aux fins de la continuité de cette civilisation qui exploite, mutile, tue...

Nous avons construit un monde de consommation qui se vit comme une perpétuelle destruction de tout.

Nous avons conquis les autres peuples, les avons gagné à notre impérialisme en leur laissant de moins en moins de possibilités de vivre autrement, nous leur avons imposé notre insanité, nous les avons colonisé jusque dans leurs mentalités en imposant nos institutions, nos façons de vivre, nos pensées, en conquérant l'espace/temps global pour que s'étende notre civilisation totalitaire.

Ici, dans ce qui est appelé le «Canada», la seule résistance qui s'attaque à ce programme global est autochtone, de dominance autochtone. Parce que les autochtones vivaient et vivent encore partiellement en corps avec la planète, comme faisant partie d'elle, dans une cosmogonie biocentriste, basée sur le vivant et sa protection. Plusieurs de ses peuples ont accordé et accordent encore en partie une place centrale à la reproduction de la vie, aux femmes comme gardiennes de celle-ci. Plusieurs de ses peuples érigent leurs territoires en barricades pour les défendre et les êtres qui y vivent par mesure de défense du vivant contre cette civilisation issue d'Europe qui ne cesse de le détruire. Elles/ils sont constituéEs comme communautés de vie dans d'autres communautés de vie non seulement humaines dans lesquelles sont respectés les êtres des autres espèces. Les autochtones en lutte et leurs cultures partiellement purgées de cette civilisation impériale forment l'essentiel de ce qui parmi l'humanité bloque et refuse la tendance totalitaire et meurtrière de cette globalisation.

Nous qui reconnaissons l'insanité de cette civilisation dont nous sommes les enfants avons tout à gagner à faire alliance dans ce combat avec ces peuples qui se battent. Ils/elles sont la base de tout combat pour la vie, la communauté organique, la souveraineté de celles-ci. C'est à la fois notre responsabilité contre ce nous leur avons imposé, mais c'est aussi la seule manière dont nous puissons défendre notre existence parmi le vivant comme parties de celui-ci. Si nous le faisons pas, nous nous acheminerons vers la destruction totale, ce qui impliquera à la fois notre perte, mais aussi la destruction par notre civilisation de celles et ceux que nous avons conquis humainEs et non-humainEs. Nous participerons et participons déjà à un meurtre de masses que nous appelons génocide/écocide. C'est en attaquant la base même de cette civilisation que nous pourrons vaincre l'anéantissement.

CertainEs se refusent de radicaliser ces combats sous prétexte de pacifisme, mais il n'y a pas de paix dans un monde de destruction.

CertainEs s'attendent à ce que les politiciens les écoutent alors ils ne vont pas plus loin que de faire pression sur eux/elles. Mais les politiciens font partie de cette civilisation totalitaire. Il n'y a rien donc à attendre d'eux/elles. Les États qu'ils/elles gouvernent garantissent la reproduction dans l'espace/temps de celle-ci et c'est leur fonction même. Les institutions internationales là-dessus ne sont que l'extension dans le monde de ces remparts d'une armée de destruction globale.

D'autres ne se battent que pour conserver leurs privilèges fussent-ils minimes, c'est-à-dire le confort de leurs positions «citoyennes», citoyen-ne-s de ce monde de la destruction. C'est l'essentiel des combats syndicaux et en éducation ainsi que de toute position réformiste/citoyenniste.

D'autres se battent pour aménager la destruction de manière acceptable, c'est le combat vert dans ce qu'il a de non-systémique, c'est la lutte de la plupart des organismes communautaires qui gèrent la pauvreté, la plupart du temps ne font qu'essayer étant donné leur impuissance, et surtout gardent les pauvres dans le silence et/ou la pacification.

Il n'y a d'espoir que dans les luttes qui s'étendent, paralysent les flux, sabotent la machinerie écocidaire, réoccupent les territoires. C'est le système génocidaire/écocidaire qu'il faut paralyser, arrêter et détruire.

Du camp Unist'ot'en à Elsipogtog, des peuples autochtones et leurs alliéEs se constituent en front de cette bataille.

Par les camps de réoccupation, en réapprenant à vivre dans des univers naturels, parmi ceux-ci et non seulement en y imposant notre présence d'humainEs, des autochtones et celles et ceux qu'ils/elles acceptent comme alliéEs défont peu à peu leur ancrage dans cette civilisation.

Par les blocages et les actions de différents autres types, des autochtones et leurs alliéEs protègent le vivant des avancées plus dévastatrices encore en refoulant les soldats de l'armée impériale (capitalistes, fonctionnaires, agents de la répression...) et leurs machineries génocidaires/écocidaires.

Un peu partout ici et ailleurs dans le monde, des autochtones organisent la résistance contre cette globalisation. Nous devons nous en inspirer. Il est aussi et surtout absolument crucial que nous assumions nos responsabilités à contrer le colonialisme, le capitalisme et le patriarcat en ce que c'est principalement la civilisation dont nous sommes issuEs et que nous continuons qui est à la base du génocide/écocide global.

Nous devons nous lier aux fronts par nos solidarités actives qui se traduisent par des actions contre les projets industriels, les compagnies à la base de cette destruction, contre les États qui les servent et se servent ainsi que leurs corps de répression, leurs frontières et leurs prisons. Nous devons nous attaquer à nos modes de vie qui reproduisent plus souvent qu'autrement cette civilisation. Nous devons désapprendre de ce que nous sommes et réapprendre à vivre en corps avec l'ensemble du vivant, comme parties et non comme maîtres. Nous devons nous asseoir et écouter la sagesse des anciens qui ont su traverser le temps. Ça ne veut pas dire les vieux comme un ensemble inséparable, mais bien celles et ceux en qui nous pouvons reconnaître la sagesse de vie, l'ardeur du combat, l'histoire de résistance... Il est important d'écouter jusqu'aux blessures que notre civilisation a imposé pour comprendre l'étendue de son insanité et de la nôtre par héritage historique et surtout comprendre comment nous pouvons participer à y mettre un terme.

Au front contre le colonialisme et la destruction de la planète !


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